MARIA LAGRANGE
PEINTRE FRANCO-ARGENTIN
ATELIER A VALENCE
AUTEUR DE LA FIGURATION GRADUELLE MANIFESTE DE 2014
Aujourd’hui certains peintres essaient de renouer avec la technique tout en considérant l’héritage de l’abstraction ; c’est le cas de Maria Lagrange, une artiste franco-argentine, qui après des études aux Beaux-Arts s’est remise en question en se demandant comment donner un nouveau tournant à l’art. Comment à son tour, pouvait-elle restaurer, rénover et réutiliser la peinture sous un nouvel angle ? Toutes ces questions ont reçu une réponse un jour, au cours d’une expérience forte autour d’une estampe chinoise qui datait du VIIIème siècle. Les Chinois avait déjà conceptualisé l’abstraction bien avant nous et Maria eut alors un face à face exceptionnel avec son temps et son époque. Elle qui suivait la vague contemporaine, a soudain été prise de vertige et compris que son époque qui se croyait novatrice était déjà en retard de plus de dix siècles. Alors, prise de frénésie, elle s’enferma dans son atelier, prit son pinceau et renoua contact avec la peinture en s’appuyant sur l’inconscient, se laissant aller à dessiner des formes qui aboutirent à un cycle appelé l’Enfer de Dante. Pendant dix jours complets, elle resta dans son atelier et se laissa guider par des formes qu’elle percevait au plus profond d’elle. C’est ainsi que naissait la figuration graduelle.
« Une figuration » qui prend naissance dans l’inconscient, et qui aboutit donc à la renaissance de la figuration par l’esprit puis par la matière. La matière n’est que le lien entre la forme et l’esprit. Cette figuration est graduelle car l’inconscient du peintre fait ressurgir des formes qui prennent petit à petit une forme physique réelle.
La plupart de ses œuvres sont donc construites ainsi. Pour l’artiste, c’est « l’art de mettre en évidence des combinaisons non explicites, des œuvres qui ouvrent les champs cohérents de la pensée, pour qu’elle utilise librement les diverses qualités de temps, nécessaires à la prise de conscience ».
« Le peintre ne raconte pas, ne décrit, ne définit ni n’interprète le monde, mais il permet que tout ce qui préexiste devienne visible, sans jugements utilitaires ni cohérences. Son art est de respecter ce modeste miracle où l’immatériel se distingue, le disparu apparaît, l’apparition disparaît, se dérobant comme observateur seulement au moment où il cède à la fascination de voir la conversion de son esprit, comme le photographe lorsqu’il fait le tirage de ses plaques argentiques. »
De plus, Maria Lagrange a appris les techniques traditionnelles des pigments et des matières, ayant été formée au service de restauration des peintures anciennes à Rome ; elle peint à l’huile ou à l’acrylique, aussi bien sur des petits ou grands formats. Elle travaille essentiellement en cycle. Ainsi, elle a produit des séries d’œuvres qui touchent à des sujets très variés comme l’astrologie, la géométrie, le temps ou le tango. Mais sa série d’œuvre qui marque le véritable tournant de sa carrière est le cycle de l’Enfer de Dante. Maria Lagrange est fascinée par Dante et l’époque de la Renaissance qui marque un renouveau artistique. Aussi toute son œuvre est marquée par la notion du temps qui passe ou qui ressurgit grâce à l’inconscient.
En 2014, Maria Lagrange écrit son Manifeste sur la figuration graduelle. Elle expose ses idées lors de conférences ou congrès pour expliquer aux peintres contemporains la possibilité de renouer avec le sens de l’histoire de la peinture.